mardi 25 avril 2017

Puisque chacun va de son commentaire, de la lettre ouverte...

Puisque chacun va de son commentaire, de la lettre ouverte...
Et que ça fait un petit moment que je n'ai gribouillé par ici...

On l'attendait, on l'a eue. Marine Le Pen, est au second tour des présidentielles, comme son père il y a 15 ans.
Seule différence : cette fois pas d'effet de surprise.
Tristement, on savait.
Presque fatalement.

De mémoire de campagne, je n'ai jamais vu une élection présidentielle aussi bordélique.
Des primaires à gauche qui choisissent un candidat frondeur, des primaires à droite qui éliminent un ancien président.
Un outsider, au centre, plus ou moins... qui grimpe grimpe... et Marine. Toujours.
On a bien un Mélenchon qui dans la dernière ligne droite a profité d'un regain qui lui a donné tellement d'attentes qu'il refuse désormais de se prononcer sur l'entre-deux tours. 
Alors qu'il l'avait fait sans hésiter il y a 15 ans... 

Tous derrière Macron, donc.

Forcément. Je pars du postulat que la question ne se pose pas.
Même si, à mes yeux, il n'a pas la carrure, pas l’expérience, pas le cuir assez tanné...
Mais Marine, ce n'est pas possible.

Macron, du sang neuf, me direz-vous.
Pas faux.
D'ailleurs, j'y ai cru. Au début.

Je m'explique.

Quand il a été nommé, sorti de nulle part, je me suis dit "enfin, un jeune, plutôt cool, ancien banquier, qui aime bien les chiffres, dans un gouvernement de gauche".
Puis quand il a lancé son mouvement En Marche, qu'il a commencé à donner son avis. Un avis un peu nuancé, à gauche, mais pas complètement.
Ouvert, au fait du numérique, des nouveaux enjeux économiques, mondialisation, Europe...
J'ai pensé : "Et si c'était lui..?".
Pas le Messie.
Juste, le nouveau souffle, qui nous changerait un peu de ces éléphants. Du PS et d'ailleurs.

J'ai cru qu’avec lui viendrait ce changement promis il y a 5 ans.

Et j'ai déchanté.
Trop, too much, pas assez tranché. 
Dans le compromis, et soutenu par les anciens ministres qui boudent le candidat PS officiel.
On se moquerait pas un peu de nous.
Les couvertures de Gala à outrance aussi...
Le côté "Kennedy", jeune homme successfull, brillant... il lui manquerait presque une erreur de parcours.

Et puis, je vote à droite, je suis libérale. 
Contrairement à ce que j'entends souvent à gauche, je ne vois pas la "richesse" comme un énorme gâteau que l'on se partage. 
Elle se construit, la richesse. Elle est le fruit du travail, des idées, des innovations.

Parfois on se casse la figure. Mais on prend des risques pour la construire cette richesse. Et quand on prend des risques, je trouve naturel d'être "récompensé".

Les patrons ne sont pas tous des charognards qui dorment sur des lingots d'or. Les patrons d'entreprise qui constituent le tissu économique français sont des gens qui prennent des risques et dont vivre des familles. Et qui se retrouvent avec 0 aide s'ils se plantent.

Même si je vote à droite, je reste concernée par des problématiques sociales. 

Je m'inquiète de la situation de personnes ayant eu moins de pot que moi dans la vie. De certains qui ont quitté leur famille pour tenter leur chance en France et offrir un autre cadre de vie à leurs enfants.
Qui triment pour cela en continuant à être montrés du doigts comme des voleurs de boulot.
Mais leur boulot, y'aurait-il des français bien d'ici qui souhaiteraient le faire?
Hé oui, il n'y pas que des "étrangers" voleurs de boulot qui abusent d'aides sociales grassement "distribuées" par l'Etat.
Il y a ces "étrangers" qui triment, qui bossent, qui se lèvent aux aurores, s'usent la santé, vieillissent avant l'heure, inhalent des produits toxiques parfois, et ferment leur bouche souvent. 

Alors oui, ils subsistent une partie de la population qui "profite" du système établi. Des aides. Qui rechignent à bosser puisqu'ils gagnent autant à rester chez eux.
Mais finalement, ceux là : qu'ils soient "français de souche" comme on s'amuse à le lire, ou un peu moins de souche, avec des origines un peu mélangées : je ne m'inquiète pas pour eux. 
Je ne m'intéresse pas à eux, et j'aimerais un peu moins de largesse à leur égard; qu'ils soient blancs, verts, marrons, jaune ou rouge.

Du plus loin que remonte mon "engagement" politique, j'ai voté à droite. J'ai suivi les élections de 2007, frénétiquement. 
Avec l’élection d'un président différent (si si j'y croyais).
Puis une crise des subprime plus tard, un Fouquet's et un divorce... je me suis dit... pas de pot.

Il n'a pas été aidé, il ne s'est pas aidé lui-même... on est tombé à pieds joints dans la politique people. Alors, certes, ça change. Mais tout changement n'est pas meilleur.
On a perdu au change.

On a récolté un paysage politique qui twitte plus vite que son ombre. Petit à petit, la profondeur d'analyse a laissé sa place à de la phrase en 140 signes qui sera reprise par le plus grand nombre.
La campagne de 2012 en est un criant exemple, et celle de cette année...
Entre les affaires qui sortent pile au bon moment, et les trahisons façons "feux de l'amour"...

Encore une fois, la tendance vient de chez l'Oncle Sam.
La première campagne d'Obama montrait les prémices de ces nouvelles méthodes de comm. Il a donné le ton au cours de sa seconde campagne.
Un produit marketing bien léché, une pub Kinder ou presque.

8 ans plus tard (et du au fait d'un système électorale dont les aspects démocratiques se discutent) on exclut une candidate démocrate (jugée trop élitiste, autant détestée qu'elle a été soutenue lors de l'affaire Lewinsky) et on porte aux nues un candidat (orange??), arriviste, reconnu comme misogyne, xénophobe, homophobe, et topmodele-phile.

Et nos médias se moquent.
Et se moquent.
Pourtant....

Pourtant, chez nous. On récolte un second tour comme celui-là.

On a le choix entre un partie xénophobe, dont la représentante s'interroge sur des droits à l'avortement par exemple (si si elle veut supprimer l'avortement dit "de confort". On avortera les femmes debout, pour qu'elles se sentent "moins confortables" avec cette décision légère comme chacun sait), et un "jeune premier" qui veut sans doute marquer un nouveau record, ou pouoir mettre une nouvelle coupe dans son living, mais qui n'a pas l'épaisseur, pur produit marketing. 
(Mais bon, il a de beaux yeux, selon ma fille de 5 ans, alors...)

Pour ce second tour, je voterai Macron. En souhaitant très fort qu'il fera bon usage de la confiance que je lui accorde pour les 5 prochaines années, qu'il saura s'entourer de plus expérimentes que lui et mettra la plupart du temps son égo de côté au profit de ce pays que j'aime.

Que je n'ai pas envie de fuir. 
Que j'aime pour la chance qui m'a été offerte d'y recevoir une éducation de qualité sans m'endetter sur 6 générations, où mes soins sont pris en charge et surtout où je peux m'exprimer sans craindre de recevoir 100 coups de fouets.

La France reste un beau pays si on le preserve comme on prend soin des gens qu'on aime.
Plus que jamais cette phrase de Kennedy 

"ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays" prend tout son sens.

Ce que l'on peut faire pour notre pays, c'est ne pas laisser la haine et l'ignorance remporter cette éléction.
Et continuer à s'exprimer par le votes aux législatives.

Et puis comme dit fatalement mon mari "arrête de t'inquiéter, même si elle est élue, elle ne pourra pas faire le quart de ce qu'elle propose, et pareil pour l'autre"...
S'il le dit...


Vassilia









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