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jeudi 31 décembre 2020

 


31/12/2020.

On attendait ce jour.

On attendait de pouvoir finir cette année absolument surprenante et et déroutante.

Le dernier jour de l'année, c'est souvent le bilan, et les bonnes résolutions pour l'année suivante.

Comment faire le bilan d'une année aussi différente, ou la privation de liberté aura été si forte, où un président aura répété à plusieurs reprises que nous étions en guerre, et où l'ennemi n'était pas visible à l'œil nu?

Mon année aura été celle de millions de personnes à travers le monde. 

Semée de doutes, d'informations souvent contradictoires, de peur pour mes proches, de stress, bien entendu, de milliers de feuilles blanches pour imprimer les cours à la maison, de sorties masquée, pas plus d'une heure et à pas plus d'1 km de chez moi, de lavages de mains, de gel hydro-alcoolique et de prises de températures....

Comme des millions de personnes à travers le monde, j'ai passé des journées mes écouteurs vissés aux oreilles (et encore en écrivant ces lignes), je me suis demandé mille fois dans quelle mesure cette période allait affecter mes enfants.

J'ai râlé des centaines de fois parce que mes filles tenaient absolument à appuyer sur le bouton de l'ascenseur pour l'appeler quand je leur hurlais que je ne voulais pas qu'elles y touchent...

Je leur ai demandé des centaines de fois de ne pas se faire mal car on ne pouvait pas aller à l'hôpital... Saturé...

Comme des millions de gens.

Mais, en cette fin d'année, finalement, plutôt que de prendre des bonnes résolutions, que j'aurais oubliées dans trois semaines (comme des millions de gens), je préfère prendre un instant et penser à toutes ces choses pour lesquelles je suis reconnaissante. Je préfère essayer de voir les touches de positif qui sont venues ponctuellement nous donner un peu de respiration sous le masque.

La première chose pour laquelle je suis et reste forcément très reconnaissante, c'est ma famille.

La famille que je construis avec l'homme que j'ai choisi (si si, c'est moi qui ai choisi!) et nos filles. Mais bien entendu mes parents mes sœurs, mon neveu d'amour, mes beauf, mes oncles, tantes cousin, belles-cousines, Brioche (seuls les initiés comprendront)... Et ma belle-famille, Celle qui vient avec l'homme qu'on choisit. Ses parents, ses frères, et ma belle sœur... mais aussi tous ces cousins, belles- cousines, oncles, tantes....

Bref, toute cette joyeuse smala qui sature mes notifications what's app mais où je suis heureuse de faire grandir mes filles.

Ce joyeux bordel qui fait du bruit, qui rit et qui râle aussi parfois.

Rien ne remplacera le temps que l'on n'a pas eu ensemble cette année... mais la distance physique imposée aura défini de nouveaux canaux d'échanges... qu'on n'aurait sans doute pas exploité autrement.

On n'aura jamais autant échangé de recettes, de "shabbat shalom", de "joyeux anniversaire" et fais suivre de chaînes de vidéos...

Jamais ma mère n'aurait pu penser que je finirai par faire mon propre pain de shabbat... pire encore, que j'irai le distribuer à la famille, et certaines de mes amies.

Jamais mon mari n'aurait cru que je finirai par lui faire la salade cuite qu'il aime tant.

Comme quoi, tout arrive. Même qu'on me demande des recettes désormais. 

Il y a la famille, celle du sang, et celle qu'on épouse. Puis il y a celle que l'on choisit. Celle des amis mais avec qu'on partage comme des frères et sœurs. 

Mes amies que je n'ai pas pris assez le temps de remercier, il y a 10 ans, à mon mariage, et qui sont dans ma vie depuis toutes ces années. Celles qui jamais ne jugent, comprennent et aiment sans conditions. Celles qui écoutent, conseillent, celles qui sont arrivées depuis. Ces filles là avec qui je n'ai besoin que de 2 secondes pour faire un "update". Celles avec qui je commentent "miss France" vautrée dans mon canapé, les yeux pleins de cernes, et mes cheveux en bataille...

Ces filles là qui ont choisi des hommes qui par bonheur s'entendent bien avec le mien. 

Ces filles là qui défient le diction "loin des yeux, loin du cœur"...

Sans elles, sans leurs rires, sans leurs messages, ce n'est pas juste 2020 qui aurait été naze. C'est la vie.

Je compte les jours qui nous séparent de notre prochain dîner à refaire le monde, à discuter sans filtre, à rire peu importe les marques que ça laissera sur notre visage... 

D'autres sont venus animer nos jours sombres avec des mots, avec de la musique...

Ils sont venus mettre de la couleur là où nos yeux ne voyaient que du gris. Ceux pour qui cette année a été une hécatombe, ces saltimbanques et troubadours toujours plus inspirés, micro, guitare, piano ou seulement leur plume. Certains, défiant la loi, pour choper des images d'un Paris désert de nuit.

Ceux-là auront contribuer à ce que la culture, si malmenée cette année, pas "essentielle" ne s'éteigne pas et qu'ainsi un peu d'espoir vive. 

Dans tout ce brouillard, certains ont aussi contribué à ce que nous continuons à prendre soin de nous. Tous ces profs de sports, yoga, fitness ou autre que j'ai la chance (enfin ça dépende des moments!) de connaître et avec qui je prends tant de plaisir (enfin ça aussi ça dépend des moments) à travailler / souffrir. Ceux là aussi ont toute ma reconnaissance (et aussi mon admiration quand ils sont en équilibre sur la tête... mais c'est un autre sujet!). Leur motivation, et incitation à se dépasser ont forcément rendu cette année plus supportable.

Exprimer sa reconnaissance n'est pas un exercice simple. On a toujours peur d'oublier. On oublie forcément.  

2020 aura été l'occasion de se rendre compte de la fragilité de  toutes ces choses que l'on pensait acquises.

Mais ce que je retiendrai de cette année, c'est que l'être humain a une capacité d'adaptation folle. Et ça vaut tous les cours de self estime du monde.

Peu importe les embûches, les doutes et les zones de turbulences : on sera toujours capable de trouver de la ressource, même dans un coin très reculé de notre âme pour les dépasser.

 Pour 2021, je souhaite bien entendu que le cauchemar qu'on a vécu soit derrière nous. Que l'on puisse retrouver la liberté de nos mouvements, de faire la fête, d'aller au cinéma, au restaurant, au théâtres, à des concerts, qu'on puisse se marier ici ou ailleurs... Mais je reste lucide. 

Le temps sera long avant de retrouver "la vie d'avant" comme disent certains.

Mais curieusement, je n'ai aucun doute sur notre capacité à le surmonter. 

Alors je nous souhaite de garder un esprit positif, de la confiance en soi, de l'amour pour les siens, de la patience (surtout avec nos enfants, et partenaires), des bonnes nouvelles et plus que tout : une bonne santé! 


Vassilia 

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